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Date de l'événement : Vendredi 5 juin 2015 - auchCINE - ROCK’N STOCK : JERSEY BOYS
Date de l'article : jeudi 28 mai 2015
Vendredi 5 juin
A 83 ans le réalisateur d’Invictus surprend une nouvelle fois en adaptant une comédie musicale issue de Broadway : Jersey Boys.
Imaginez quatre filous italo-américains gominés semblant sortir du Parrain devenir des pop stars. Ce n’est pas une blague, mais la réalité, méconnue en France et légendaire aux Etats-Unis, des Four Seasons, seul groupe américain, avec les Beach Boys, à avoir pu résister un peu à l’invasion des Beatles, au début des années 1960, grâce à une flopée de hits (Sherry, Big girls don’t cry, Rag Doll...). Mais autant les Fab Four incarnaient la modernité, autant les Four Seasons avaient des looks de mafiosi en herbe. Savoir que Joe Pesci en personne, futur acteur de Martin Scorsese, a joué un rôle dans la formation de ce quatuor est croustillant. Le kitsch mis à part, les Four Seasons avaient un sacré talent, qui reposait surtout sur la voix exceptionnelle, aussi nasillarde que très haut perchée, de Frankie Valli (faux air d’Al Pacino) et sur les compositions harmonieuses de Bob Gaudio.
On savait Eastwood passionné de jazz (Bird) et de country (Honkytonk Man). La pop-rock, c’est moins son rayon, mais on perçoit très bien ce qui a pu lui plaire dans le scénario : l’histoire d’un groupe musical dont la création, l’ascension puis la dissolution sont directement liées à la culture d’un quartier du New Jersey. Les Four Seasons est un groupe avant tout choral, débordant d’énergie chaloupée et d’humour (avec des paroles empruntées à des répliques de western !). On est très loin du cortège de clichés véhiculés par la « rock’n’roll attitude ».
Clint Eastwood laisse une grande place aux « numéros », si chers à l’industrie de Broadway : la danse et la chanson, l’énergie sur scène, le tout porté par la performance des acteurs. Un film fidèle à l’esprit de ces quatre types qui ne se sont jamais pris pour des artistes, mais pour des artisans s’efforçant de bien faire leur boulot. Rien de plus, rien de moins.
Voir en ligne : ciné 32