Rue de la Muette

JEGUN, La Petite Pierre à 21h

7€/10€

rés conseillée 05 62 68 19 00 petitepierre free.fr / www.petitepierre.net

Ne ratez pas ce concert exceptionnel, étape du groupe sur leur tournée acoustique pour le lancement de leur quatrième album "Assez de pognon" !!

infos et musique : www.ruedelamuette.com

Il est de bon ton de vanter la grosse voix de Patrick Ochs, chanteur de Rue de la Muette et l’écoute de leurs chansons vous la fera apprécier. On peut aussi s’émerveiller de l’image tant le groupe donne à voir autant qu’à entendre. Le mouvement est mermanent. C’est de la chanson-cinéma. On visite des mondes étranges et des quartiers glauques avec des visions lumineuses. La tragédie humaine est magnifiée et le blues se fait muse de la java pour emballer de terrifiants constats dans des airs de fête.

Assez de Pognon !

Dix ans de tournées ! Ma vie avait tellement changé depuis que j’avais croisé la route des musiciens de Rue de la Muette … j’avais quitté mon ennuyeux travail à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Périgueux, emménagé tout seul dans une nouvelle maison, cultivé un nouveau jardin, écrit de nouvelles chansons, de nouvelles histoires, joué le rôle d’un tueur dans un téléfilm, enregistrés 3 albums. Nous avions joué plus de 500 fois nos chansons devant des publics variés, fait chanter des chinois, des russes, des bretons, des auvergnats et même parfois des parisiens, dormi dans des hôtels, des trains, des minibus, des bateaux et des avions, rencontré des organisateurs de spectacles, des danseuses, des écrivains, des acteurs connus, des artistes célèbres, des chanteurs inconnus ou juste oubliés, des auteurs, des compositeurs, des interprètes, des musiciens, des présentateurs de la Star’ac, des metteurs en scène, des types louches. Mes fils avaient appris la guitare en jouant "la java de l’ours dans l’aquarium" que nous avions enregistrée précédemment. Certaines de mes chansons que nous n’avions jamais jouées en public restaient stockées dans la mémoire de mon ordinateur. Nous avions également envie, de réenregistrer certains titres de nos albums précédents, avec de nouveaux arrangements, d’autres tonalités, avec parfois des paroles un peu différentes.

"Assez de Pognon !" Cet air me revenait sans cesse en tête, sans que je n’aie eu besoin de l’enregistrer sur la boite vocale de mon téléphone pour m’en souvenir. J’avais tout de suite trouvé les accords sur ma guitare. Plus tard, j’ai écrit des paroles qui me faisaient penser à ces émissions de télé qui ne parlaient que de pognon, de grosses bagnoles, de baraques avec piscines, tous ces symboles de la réussite sociale qu’on nous faisait ingurgiter dès la petite enfance ! "Assez de pognon !" Je me sentais solidaire avec tous ces gens défavorisés rencontrés aux restos du cœur ou dans les associations qui luttaient contre l’illettrisme, tous ces gens qu’on oubliait, qu’on licenciait, qu’on mettait honteusement sur le pavé !

Plus tard nous avons joué 2 semaines dans un théâtre Parisien, sur les Grands Boulevards. Juste une contrebasse, une guitare et un accordéon. Nous avons continué la tournée en formation acoustique. Je voyageais mon costume roulé au fond de mon sac à dos ! Le soir nous jouions souvent dans des théâtres municipaux, des centres culturels, parfois dans de tous petits lieux, à proximité du public ! Les concerts se terminaient presque toujours ainsi : les gens se levaient et faisaient la fête avec nous devant la scène ! En Bretagne, entre les 2 tours des élections un type est venu me parler du Commandant Lapin, le personnage de l’une de mes chansons obsédé par le pouvoir…le directeur d’une grande salle parisienne a pleuré parce que son grand père était parti au camp de Drancy, comme l’un des gamins de ma chanson. Ma mère est venue nous voir au Palace à Périgueux ! Je suis descendu dans la salle et le public s’est levé ! J’ai dansé entre les strapontins jusqu’en haut des escaliers ! Comme un ours, je me suis mis à tourner sur moi-même, jusqu’à ce que je me retrouve nez à nez avec le Docteur Sauquet, mon médecin de famille. Au milieu de la musique, de la fête et du tumulte, j’ai entendu qu’il me disait "La dernière fois que je vous ai vu, c’était dans mon cabinet et vous faisiez moins le malin !"

Patrick Ochs Octobre 2007"